Séances Spéciales | PALESTINE
“ L’HOMME QUI PORTAIT SES YEUX ”
Peut-être vais-je commencer ma mort
dès maintenant,
avant que l’homme debout devant moi
aiguise son fusil précis
et qu’il en finisse
et que j’en finisse.
Silence...
« Es-tu un poisson ? »
Je n’ai pas répondu quand la mer m’a interrogé,
et j’ignorais d’où venaient ces corbeaux
qui fondirent sur ma chair.
Aurait-il été raisonnable
si j’avais dit : oui
que ces corbeaux, tout de même,
s’acharnent sur un poisson ?
J’ai traversé
sans traverser ;
ma mort m’a traversé,
la balle du tireur m’a traversé,
et je suis devenu un ange aux yeux d’une ville :
immense,
plus vaste que mes rêves,
plus vaste que cette ville.
Fatma Hassona
Gaza